Revue de réflexion politique et religieuse.

Lec­ture : Quand l’E­glise s’en­fonce dans la nuit

Article publié le 14 Juil 2009 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

On sait la place pri­vi­lé­giée prise par l’ab­bé Jour­net dans les « grandes ami­tiés » de Jacques Mari­tain et en même temps de sa femme Raïs­sa et de la sœur de celle-ci, Véra. La publi­ca­tion de la cor­res­pon­dance entre « Jacques très cher » et « mon bien-aimé Charles », comme ils s’appellent affec­tueu­se­ment, vient de s’achever avec la paru­tion d’un sixième volume qui couvre les années 1965 à 1973, année du décès de Jacques Mari­tain, en avril (Charles Jour­net décé­de­ra exac­te­ment deux ans plus tard). Le volume regroupe trois cents lettres, dont la der­nière est de novembre 1972. Il est com­plé­té par un « Cahier de Rome » et divers textes du Car­di­nal Jour­net, ain­si que par diverses annexes qui apportent des pré­ci­sions à cer­tains sujets abor­dés dans la cor­res­pon­dance comme le caté­chisme hol­lan­dais, la régu­la­tion des nais­sances, la tra­duc­tion fran­çaise du Canon, le nou­veau Mis­sel (à noter, pp. 1044–1048, le juge­ment du Car­di­nal Jour­net sur la nou­velle Messe).
L’année 1965 a com­men­cé de manière dou­lou­reuse pour l’abbé Jour­net. En février, le pape l’a créé car­di­nal. Le pre­mier réflexe de l’abbé a été de sup­plier le Saint-Père de lui épar­gner « cet hon­neur trop lourd et trop voyant ». Il s’est beau­coup déme­né afin de refu­ser, comme il l’écrira à Mari­tain, « cette atroce nomi­na­tion » (36), sa voca­tion étant d’être — comme saint Tho­mas — simple cher­cheur en théo­lo­gie, sans que ses écrits soient affec­tés d’un coef­fi­cient d’autorité. Mari­tain au contraire le sup­plie à genoux d’accepter, « pour la cause de saint Tho­mas » (40). Pour tran­cher ces réfé­rences contra­dic­toires à saint Tho­mas, l’humble abbé Jour­net se lais­se­ra convaincre par les efforts conju­gués du pape et de Mari­tain. […]

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