L’invivable modernité
Lorsque le communisme s’est effondré en 1989, beaucoup d’entre nous ont espéré en un renouveau spirituel. L’expérience collective que nous avions traversée devait, pensions-nous, déboucher sur un procès des fondements creux de la modernité, car nous l’avions éprouvée dans sa variante la plus sanglante et destructrice. Les choses se sont pourtant passées autrement : la société postcommuniste s’est, au fur et à mesure et sans difficulté apparente, imprégnée de l’esprit postmoderne.
La réflexion tellement nécessaire sur la modernité (et la postmodernité) se manifeste néanmoins dans certaines oeuvres remarquables qui dérangent le confort intellectuel de bien de nos contemporains. C’est le cas des écrits de l’essayiste roumain Horia-Roman Patapievici.