Refonder le lien social
Le mal le plus important, directement en rapport avec la décomposition des liens organiques qui constituent la forme de toute société identifiable, est précisément la perte du désir social et de ses implications. S’il est une rééducation à envisager, c’est bien celle de la primauté du bien commun, des disciplines collectives, de l’humilité qui en forme le socle, de l’acceptation résolue des sacrifices qui peuvent en découler, en un mot de ce que les juristes nomment l’affectio societatis, le désir de société. L’esprit libertaire postmoderne, qui transcende tous les clivages idéologiques apparents, est aux antipodes mais son abandon est une condition sine qua non de tout redressement.
A propos de l'auteur
Bernard Dumont
Directeur de la revue Catholica. Membre du comité de rédaction de la revue trimestrielle de philosophie politique Behemoth (Rome) et collaborateur de la revue Verbo (Madrid). Promoteur des traductions françaises des œuvres du philosophe Augusto Del Noce (L'époque de la sécularisation, L'irréligion occidentale, et Gramsci ou le "suicide de la révolution"). A également dirigé le collectif Del Noce interprète du XXe siècle (Catholica, 2003). Co-directeur des ouvrages La culture du refus de l'ennemi. Modérantisme et religion au seuil du XXIe siècle (PUL, 2004), La guerre civile perpétuelle. Aux origines modernes de la dissociété (Artège, 2012), Église et politique: changer de paradigme (Artège 2013), La dignité humaine. Heurs et malheur d'un concept maltraité (Pierre-Guillaume de Roux, 2020). Co-auteur avec avec Thomas Molnar de Dove va la Tradizione cattolica? (Settimo Sigillo, Rome, 2005). Successivement directeur ou co-directeur des collections "Réfléchir" (Fac-éditions), "Philosophie politique" (Artège, puis Pierre-Guillaume de Roux).
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