Le mal le plus important, directement en rapport avec la décomposition des liens organiques qui constituent la forme de toute société identifiable, est précisément la perte du désir social et de ses implications. S’il est une rééducation à envisager, c’est bien celle de la primauté du bien commun, des disciplines collectives, de l’humilité qui en forme le socle, de l’acceptation résolue des sacrifices qui peuvent en découler, en un mot de ce que les juristes nomment l’affectio societatis, le désir de société. L’esprit libertaire postmoderne, qui transcende tous les clivages idéologiques apparents, est aux antipodes mais son abandon est une condition sine qua non de tout redressement.