Charlotte Bonham-Carter, David Hodge : Le grand livre de l’art contemporain
Grand format, 245 pages de photos et un classement alphabétique des artistes internationalement reconnus – environ deux cents – pour ce panorama du marché de l’art, en un sens instructif. On est en effet surpris du caractère guindé et conventionnel d’œuvres souvent constituées par des clichés d’objets ou de scènes totalement banales (une manifestation de rue, un homme quelconque assis sur le lit d’une chambre d’hôtel), des bricolages dont la seule originalité réside dans le titre (un animal en morceaux de chiffons cousus intitulé « Frankenstein »), le caractère vaguement insolite (une armoire bibliothèque dont les vitres ont été remplacées par du papier d’aluminium), ou le néant de signification (une ampoule au plafond avec des fils pendants). De temps à autre, un véritable tableau, et quelques images d’affligeantes nudités. La proportion des « installations » et provocations plus « conceptuelles » est faible par rapport à l’ensemble représenté, ce qui semble confirmer que ce genre affecte surtout les pays qui, comme la France, subventionnent publiquement ce type d’activités. En d’autres termes, ce qui se présente comme Art contemporain, au singulier, serait d’abord un phénomène économique, les élaborations subversives n’en représentant que l’aile la plus avancée. […]