Augusto Del Noce, nouvelle parution
Augusto Del Noce caractérise sa méthode par une formule souvent reprise : « filosofia attraverso la storia ». Cela signifie que pour lui, il faut philosopher à travers le miroir de l’histoire, particulièrement pour ce qui concerne la période moderne et, plus spécifiquement encore, contemporaine. Pour lui, l’histoire a effectivement vérifié le développement et les impasses logiques de la philosophie moderne, dont le marxisme représente un moment essentiel sinon l’apogée.
Laissant à d’autres (historiens, sociologues) le soin d’en étudier les enchaînements pratiques, Del Noce considère la révolution en tant que concept philosophique. Élaboré à partir du XVIIIe siècle, la révolution a considéré l’histoire comme le moyen essentiel de l’autorédemption de l’humanité. Son affirmation culmine dans la onzième des « Thèses sur Feuerbach ». Pour Del Noce, Lénine est sous ce rapport plus marxiste que Marx, dans la mesure où la réussite n’est pas seulement, comme chez celui-ci, le signe de la valeur d’une idée, mais où une idée n’est vraie que si elle réussit. Mais, alors que dans son principe la révolution comporte un moment négatif (destruction de l’ordre ancien) et un moment positif (édification du royaume de la liberté), elle se condamne à n’en rester qu’au premier, car elle est inéluctablement conduite à s’autodétruire en tant que philosophie : c’est en ce sens qu’elle se « suicide ».
Dans le numéro 105 de Catholica, un article de Carlos Daniel Lasa – spécialiste argentin de Del Noce et promoteur d’une traduction espagnole de son grand livre Il problema dell’Ateismo – a donné des clés introductives à ce nouveau livre (« De la révolution au postmodernisme », Catholica, n. 105, automne 2009, pp. 43–54).
En vente à partir du 14 janvier 2009, il est possible de lire un court extrait de ce livre, publié dans le numéro 106 de Catholica, avec l’aimable autorisation des éditions du Cerf.