Revue de réflexion politique et religieuse.

Guy Her­met, Ber­trand Badie, Pierre Birn­baum, Phi­lippe Braud : Dic­tion­naire de science poli­tique et des ins­ti­tu­tions poli­tiques

Article publié le 10 Avr 2010 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Etran­ge­ment les entrées « Poli­tique » et « Science poli­tique » sont absentes de ce dic­tion­naire ! Trois pleines pages pour « Admi­nis­tra­tion publique », treize demi lignes pour « Gou­ver­ne­ment » : la pro­por­tion semble indi­quer une filia­tion saint-simo­nienne. Cer­tains articles ne défi­nissent pas leur objet (« idéo­lo­gie ») et d’autres sont empreints d’un irra­tio­na­lisme déso­lant : « Droit natu­rel. Concept phi­lo­so­phique en ver­tu duquel il exis­te­rait des normes supé­rieures, oppo­sables le cas échéant aux règles posées par la Loi posi­tive. […] il s’agit d’une caté­go­rie idéo­lo­gique, au sens non péjo­ra­tif du terme, c’est-à-dire fon­dée sur des “repré­sen­ta­tions” morales et poli­tiques de ce que doivent être les limi­ta­tions au pou­voir de l’Etat, donc sur des croyances et non pas une réa­li­té objec­tive ». Autre « croyance » : la légi­ti­mi­té.

Comme la rédac­tion reste lis­sée pour ce manuel, il faut sai­sir au détour de quelque fin de para­graphe cer­taines nota­tions plus piquantes, comme celle-ci, à pro­pos de la « Gou­ver­nance » : « Cette notion dont les défen­seurs se targuent sou­vent d’introduire par son tru­che­ment un sur­croît de démo­cra­tie éva­cue en réa­li­té les prin­cipes de la sou­ve­rai­ne­té popu­laire, de la volon­té géné­rale et du bien com­mun »… (Le pro­pos
rejoint celui de l’article « Démo­cra­tie », in fine). De même dans l’article « Prin­cipe de pré­cau­tion », prin­cipe sup­plan­té en pra­tique par le « déve­lop­pe­ment durable […] sorte d’idéologie de sub­sti­tu­tion des grandes uto­pies sociales défaillantes ». Un ins­tru­ment inégal, utile cepen­dant, notam­ment comme tableau de l’indétermination du champ d’une science poli­tique jamais réel­le­ment défi­nie.

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