Anonyme : Gouverner par le chaos. Ingénierie sociale et mondialisation
Les 94 pages de cet ouvrage anonyme font suite à L’insurrection qui vient, publiée en 2008, considérée comme la justification anticipée (et d’une certaine manière le mode d’emploi) du sabotage des lignes de la SNCF, imputé à un groupe de militants de l’ultragauche, sans preuves avérées. Il s’agit d’un texte fortement conspirationniste, tant dans ce qu’il dévoile que dans sa conclusion pratique (agir « par l’infiltration lente des structures du pouvoir […] la subversion invisible, située au coeur du système et inscrite dans le long terme »). La « conclusion provisoire », relative au gouvernement mondial en gestation, affirme que « ce n’est pas tel ou tel groupe humain que le mondialisme cherche à exterminer, mais l’espèce dans son entièreté ». On aurait toutefois tort de ne voir dans les dix-sept petits chapitres qui précèdent qu’un exercice rhétorique destiné aux vétérans du Conseil national de la Résistance honorés dans les dernières pages. Le rédacteur procède à une démonstration, étayée par des références et des documents. Le thème n’est certes pas neuf : il existe de par le monde une petite minorité de gens riches, puissants et dénués de scrupules bien décidés à devenir les maîtres du monde. L’examen d’un certain nombre de méthodes de manipulation, communes à l’économie, à la politique et aux médias, permet de constater une sérieuse élévation qualitative et quantitative des menaces. La lutte contre le terrorisme, vrai ou suscité pour l’occasion, et les facultés offertes par le progrès technologique permettent d’aggraver les contraintes de toutes sortes. L’esprit industriel, qui systématise tout (mais aussi qui bureaucratise lamentablement), augmente l’ubiquité de ces moyens et confirme la fin du formalisme démocratique. Enfin l’imagination des chercheurs dans certains secteurs de pointe (sciences cognitives, manipulation linguistique, biométrie…) permet de rendre plausibles les rêves de contrôle total d’un Jacques Attali ou des officines mortifères sévissant à couvert de l’ONU. […]