Jérôme Alexandre : L’art contemporain. Un vis-à-vis essentiel pour la Foi
L’auteur professe la théologie à la Faculté Notre-Dame, à Paris. Il a le mérite d’essayer de définir son objet de manière à lever les équivoques généralement entretenues : l’« art contemporain » est une partie seulement de la production artistique contemporaine, dont il se distingue, dit-il, par le fait d’avoir une histoire – les autres n’en ayant apparemment aucune, « les formes rassurantes, en apparence, des esthétiques passées » étant caduques à ses yeux. Cette histoire est celle de l’Art moderne d’avant-garde arrivé à son développement tardif. « Parlant d’art contemporain, nous ne désignons donc rien d’autre que la modernité artistique qui nous est la plus rapprochée dans le temps ». On ne peut que souscrire : dans ses provocations et son affectation radicalement nominaliste, l’AC, pour le nommer ainsi, réalise de la manière la plus poussée l’intention moderne de refaire le monde. Ici encore l’auteur a raison de le dire, cette « création » est la seule que la modernité ait pu réellement produire. Création est d’ailleurs un terme inadéquat, puisqu’il s’agit non plus, comme dans l’Art au sens classique, d’exercer un ministère de représentation glorifiant tel ou tel fragment de l’infinie grandeur du Créateur à travers l’oeuvre de la nature et de la grâce, mais, sans fausse modestie, de prétendre « refaire le monde, de fond en comble ». […]