Retour sur un étonnement
L e nouvel ouvrage de Xavier Martin, Retour sur un itinéraire. Du Code civil au siècle des Lumières diffère des précédents. Tout d’abord quant à la forme : il est composé en premier lieu des Entretiens universitaires d’Angers, c’est-à-dire des Actes d’une journée organisée par la Faculté de droit d’Angers autour de l’oeuvre de Xavier Martin, à l’initiative de J. Hautebert. D’emblée, ces textes assez courts (une cinquantaine de pages) montrent l’impact universitaire, au moins partiel, de cette oeuvre : s’y mêlent des privatistes et des historiens du droit, des Français et des étrangers. Ces textes sont suivis de quelques « éléments de réponse » de l’historien, qui sont loin de satisfaire pleinement aux interrogations que ses écrits ont suscitées. C’est pourquoi l’ouvrage se poursuit par un long texte (pp. 56–251), intitulé « Trente années d’étonnement », et qui se veut une « réponse synthétique » (les éditeurs ont d’ailleurs jugé utile de le reproduire séparément). Ensuite, l’ouvrage comporte le texte remanié d’une savante conférence de l’auteur, faisant office d’exemple, de cas pratique de ce qu’il vient d’énoncer (pp. 254–313). Enfin, le livre se termine par une bibliographie des travaux du professeur émérite (pp. 315–322).
D’autre part, cet ouvrage se démarque des précédents du même auteur par le ton, d’un abord moins sérieux. Mais cette impression n’est somme toute qu’une illusion, illusion donnée par l’emploi de la première personne du singulier, et des nombreux souvenirs qui émaillent le sujet. La langue y est recherchée, sans emphase. Le style est vif, parfois piquant, quand l’auteur est sur la défensive. Le propos est annoncé dès l’ouverture : il s’agit de raconter la genèse d’une oeuvre universitaire. […]