Revue de réflexion politique et religieuse.

L’é­thique pla­né­taire et l’is­lam

Article publié le 5 Fév 2011 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

LIslam, de Hans Küng, se pré­sente comme le der­nier volet d’une tri­lo­gie à laquelle l’auteur disait en 2004 (date de la paru­tion du livre en alle­mand) avoir consa­cré les vingt-cinq der­nières années de sa vie. Les deux pre­miers volets, sur le judaïsme et le chris­tia­nisme, ont été publiés en tra­duc­tion par les édi­tions du Seuil. Mais celles-ci n’ont pas vou­lu de ce troi­sième car il leur parais­sait trop sévère pour l’islam (on ver­ra plus loin en quoi consiste cette « sévé­ri­té » !). Ce sont les édi­tions du Cerf qui ont assu­mé cette charge au motif que c’est l’unique cas où un théo­lo­gien
chré­tien aborde l’islam en pro­fon­deur. Hans Küng a vou­lu réa­li­ser une « somme » sur l’islam-religion et l’Islam-civilisation, depuis l’« ori­gine » (pre­mière par­tie) jusqu’aux « ouver­tures sur l’avenir » (cin­quième par­tie), en pas­sant par le « centre » (les com­po­santes reli­gieuses), « l’histoire » et « les défis de notre époque ». En fait il réunit ain­si deux domaines hété­ro­gènes : d’une part un ensemble d’informations fac­tuelles sur l’histoire et l’actualité, et de l’autre sa propre médi­ta­tion – le plus sou­vent auto­nome par rap­port au pré­cé­dent et reliée à lui « après-coup » – comme théo­lo­gien et comme idéo­logue d’une éthique pla­né­taire.

Pour le pre­mier, n’étant pas lui-même ara­bi­sant ni isla­mo­logue, il fait une syn­thèse de seconde main. Pour le deuxième, il s’appuie essen­tiel­le­ment sur sa théo­rie de la rela­ti­vi­té des « para­digmes » par les­quels les croyants des diverses reli­gions, au cours de l’histoire, ont cher­ché à rendre compte de leur foi. La rela­tion entre ces deux domaines est éta­blie par le thème du « dia­logue », lui-même appe­lé par l’exigence de la paix : « Pas de paix mon­diale sans paix reli­gieuse ». Pour juger du sys­tème ain­si consti­tué, il faut d’abord exa­mi­ner cha­cune de ses trois com­po­santes. […]

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