Augusto Del Noce : Il problema dell’ateismo
Vingt ans après sa quatrième édition, Il problema dell’ateismo d’Augusto Del Noce est à nouveau dans les librairies. La nouvelle édition contient la préface particulièrement claire, qui était déjà présente dans la première (1964), de Nicola Matteucci, ainsi qu’une postface, nouvelle pour sa part, de Massimo Cacciari, sur laquelle nous allons revenir.
Nous avons affaire à une pensée forte. Présenter l’essence de cet ouvrage implique, surtout pour un croyant, de pouvoir disposer d’un bistouri particulièrement bien aiguisé. Pour le dire de manière simple, il s’agit d’un livre de très haute volée philosophique, dont l’auteur a choisi son camp, et qu’il n’est pas conseillé aux gnostiques et aux agnostiques de lire s’ils tiennent à leurs positions. Del Noce est très clair : le refus rationaliste des prédispositions de l’homme au péché – et donc du péché originel – débouche inévitablement, comme toute vision « parfaite » de l’homme, sur l’athéisme politique de Marx, sur sa version tragique chez Nietzsche, ou dans sa dimension de simple postulat déjà présente chez les penseurs libertins du XVIe siècle.
A quel moment l’athée ne demande-t-il plus au dévot de fournir des preuves de l’existence de Dieu ? Quand il postule que cette question est fermée pour toujours, parce que, à son avis, il provient du néant et il y retourne. […]