Revue de réflexion politique et religieuse.

Numé­ro 110 : La démo­cra­tie déclas­sée

Article publié le 10 Fév 2011 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Il est mal­ai­sé de dres­ser l’acte de décès d’un régime lorsque celui-ci n’est pas bru­ta­le­ment abat­tu par une révo­lu­tion. La situa­tion actuelle de ce qu’il est conve­nu d’appeler la démo­cra­tie libé­rale, avec son peuple sou­ve­rain, élec­teur de ses repré­sen­tants, laisse cepen­dant très lar­ge­ment à pen­ser que son temps s’achève. Le symp­tôme le plus évident de ce dépé­ris­se­ment est la perte du récit mytho­lo­gique qui pré­ten­dait fon­der défi­ni­ti­ve­ment ce régime poli­tique : le thème de la « fin de l’histoire », qui, dans la suite de la chute du mur de Ber­lin, a vou­lu faire accroire que la démo­cra­tie libé­rale était désor­mais la seule forme d’organisation poli­tique défi­ni­ti­ve­ment ouverte à l’humanité. 110-couv1

Les inter­ven­tions poli­tiques et mili­taires de la puis­sance amé­ri­caine et de ses subal­ternes ne se rangent plus sous la ban­nière d’une expan­sion uni­ver­selle de la démo­cra­tie, comme il y a moins de vingt ans dans l’ancienne You­go­sla­vie, en Irak et en Afgha­nis­tan ; plus encore, les « démo­cra­ties illi­bé­rales », comme on appelle désor­mais avec crainte res­pec­tueuse les régimes autre­fois qua­li­fiés de dic­ta­tures – le régime chi­nois notam­ment – ne sont certes pas décrites comme un état de choses idéal, mais comme des ins­ti­tu­tions éven­tuel­le­ment adap­tées aux mœurs des contrées qu’elles régissent, et dont, à tout le moins, le main­tien peut être un mal néces­saire au fonc­tion­ne­ment pai­sible d’un sys­tème mer­can­tile qui, lui, est bien deve­nu uni­ver­sel. Voi­là qui entre appa­rem­ment en contra­dic­tion avec la per­sis­tance du carac­tère para-reli­gieux de la démo­cra­tie. Si elle n’est plus un pro­duit d’exportation, celle-ci sup­porte mal les cri­tiques qui peuvent être for­mu­lées à son encontre. Pierre Manent résume bien la sur­vi­vance de cette injonc­tion : « Qui aujourd’hui entend pro­lon­ger les ques­tions de la phi­lo­so­phie poli­tique, qui cherche les cri­tères du bon régime, c’est donc qu’il n’éprouve pas l’évidence de la bon­té de la démo­cra­tie avec suf­fi sam­ment d’intensité. Qui pose des ques­tions, c’est lui qui va être inter­ro­gé par la démo­cra­tie, par la vigi­lance démo­cra­tique que cette reli­gion sus­cite. Au lieu que la démo­cra­tie, comme toute autre chose, com­pa­raisse devant le tri­bu­nal de la rai­son, c’est la rai­son, en par­ti­cu­lier la rai­son qui ques­tionne, c’est-à-dire la phi­lo­so­phie poli­tique, qui com­pa­raît devant le tri­bu­nal de la reli­gion de l’humanité » (P. Manent, Le regard poli­tique, entre­tiens avec Béné­dicte Delorme-Mon­ti­ni, Flam­ma­rion, 2010, p. 210).

Ce n’est tou­te­fois plus de la démo­cra­tie en tant que mode d’organisation poli­tique qu’il s’agit, mais d’un sys­tème de « valeurs » dont la pre­mière, la tolé­rance uni­ver­selle, est dotée de contours pour le moins flous, fort éloi­gnés de l’idée d’institutions poli­tiques, à moins de consi­dé­rer la trans­mu­ta­tion d’un sys­tème juri­dique en struc­ture psy­chique.

Ce qui est entré en décom­po­si­tion est donc bien le régime poli­tique libé­ral, avec ses rites élec­to­raux et ses par­tis, tel qu’il a été construit dans le contexte de la moder­ni­té poli­tique ; mais la dif­fu­sion des prin­cipes qui ont concou­ru à son éla­bo­ra­tion n’est pas pour autant remise en cause. Il n’est, à cet égard, que de voir l’extension indé­fi­nie de la thé­ma­tique démo­cra­tique : si la démo­cra­tie repré­sen­ta­tive est en déshé­rence, sont désor­mais paral­lè­le­ment pro­mues les démo­cra­ties sociale, éco­no­mique, admi­nis­tra­tive, sani­taire, envi­ron­ne­men­tale, déli­bé­ra­tive, durable même, sans que ces quelques occur­rences soient limi­ta­tives. Ce phé­no­mène mérite qu’on s’y arrête quelques ins­tants, dans les deux formes qu’il peut revê­tir.

La pre­mière forme des nou­veaux contours de la démo­cra­tie est consti­tuée de la « par­ti­ci­pa­tion ». La démo­cra­tie admi­nis­tra­tive pré­tend, par exemple, don­ner aux admi­nis­trés non seule­ment un droit de regard – d’information – sur le fonc­tion­ne­ment d’une admi­nis­tra­tion déci­dant hors d’eux, mais aus­si leur confé­rer, par l’intermédiaire de pro­cé­dures consul­ta­tives, de débats publics, de leur pré­sence dans des com­mis­sions, de leur par­ti­ci­pa­tion à des réfé­ren­dums consul­ta­tifs voire déci­sion­nels, un pou­voir de déci­sion exer­cé simul­ta­né­ment à celui dont dis­pose tra­di­tion­nel­le­ment l’administration du fait de sa subor­di­na­tion aux ins­tances repré­sen­ta­tives « démo­cra­ti­que­ment » élues. La démo­cra­tie envi­ron­ne­men­tale (ou éco­lo­gique) pro­cède de la même démarche, à ceci près qu’elle sélec­tionne ses inter­lo­cu­teurs, comme l’avait fait avant elle la démo­cra­tie sociale : ce sont les asso­cia­tions de pro­tec­tion de l’environnement, recon­nues et agréées comme telles, qui sont ame­nées à par­ti­ci­per au pro­ces­sus déci­sion­nel. Cette forme, rela­ti­ve­ment clas­sique, est tou­te­fois plus récem­ment dépas­sée par le déve­lop­pe­ment d’une démo­cra­tie dite « plu­rielle ». Ain­si, dans le cas de la France, le « Gre­nelle de l’environnement », pro­ces­sus ins­tal­lé depuis 2007 pour déve­lop­per un droit et des pra­tiques se vou­lant pro­tec­trices de l’environnement (for­cé­ment durable), vise à construire une « démo­cra­tie éco­lo­gique » qui se mani­feste par la pro­cé­dure d’élaboration de ses propres normes. Il s’agit d’une « gou­ver­nance à cinq » : repré­sen­tants des col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales, des entre­prises, des orga­ni­sa­tions syn­di­cales de sala­riés, des asso­cia­tions de pro­tec­tion de l’environnement, et de l’Etat. Ce péri­mètre, dans lequel les ins­tances repré­sen­ta­tives clas­siques sont diluées au sein des pre­mière et cin­quième caté­go­ries qui viennent d’être men­tion­nées, est ame­né à pré­pa­rer les pro­jets de loi, dont le Par­le­ment ne sau­rait s’écarter sans se voir repro­cher de remettre en cause « l’esprit » de l’entité semi-col­lec­tive qui en a éla­bo­ré le texte, dont l’appellation offi­cielle com­plète est d’ailleurs « Gre­nelle Envi­ron­ne­ment. Entrons dans le monde d’après ». Après la démo­cra­tie repré­sen­ta­tive vient le temps de la confron­ta­tion d’une plu­ra­li­té d’acteurs dotés de com­pé­tences et de moyens inégaux, mais théo­ri­que­ment pla­cés sur un pied d’égalité, sans aucun rap­port direct avec l’élection, sinon peut-être au sein d’instances mili­tantes auto-ins­ti­tuées. Sans être encore tota­le­ment mort, le pro­ces­sus élec­tif est désor­mais consi­dé­ré comme insi­gni­fiant, com­plé­té (pour évi­ter de dire rem­pla­cé) par un sys­tème de gentleman’s agree­ment entre oli­garques et groupes de pres­sion, à la géo­mé­trie très variable, voire aléa­toire.

Le second volet, com­plé­men­taire, est consti­tué de la valo­ri­sa­tion de la contes­ta­tion, consi­dé­rée désor­mais comme une forme d’expression démo­cra­tique équi­va­lente de celle du suf­frage. Si le droit d’exprimer une opi­nion dif­fé­rente, par la péti­tion ou la mani­fes­ta­tion par exemple, a tou­jours exis­té dans les démo­cra­ties libé­rales, la place de cette contes­ta­tion a évo­lué. Il ne s’agit plus de la consi­dé­rer soit comme une conces­sion à ceux qui, après une élec­tion, ont du mal à accep­ter que les élus de leur choix mènent une poli­tique contraire à leurs pro­messes, soit comme une pré­pa­ra­tion du vote sui­vant. La nou­veau­té est que la prise en compte de cette « démo­cra­tie récu­sa­toire » est désor­mais décon­nec­tée du pro­ces­sus élec­to­ral, sans doute d’ailleurs par crainte que, limi­tée à un tel cadre, elle ne soit plus tota­le­ment contrô­lable. Dis­sé­mi­née, donc aus­si neu­tra­li­sée dans ses effets, elle est recon­nue dans la qua­si-tota­li­té des pro­ces­sus déci­sion­nels, les indi­vi­dus étant auto­ri­sés, voire inci­tés, à mani­fes­ter leur désap­pro­ba­tion et mécon­ten­te­ment lors de leur par­ti­ci­pa­tion aux dif­fé­rentes ins­tances consul­tées dans le dérou­le­ment de ces der­niers – le domaine de l’environnement comme du quo­ti­dien en géné­ral consti­tuant le champ d’application natu­rel de ces pos­tures pro­tes­ta­taires. Loin d’être consi­dé­rée comme mar­gi­nale, cette moda­li­té d’expression est désor­mais tenue pour cen­trale dans l’exercice de la par­ti­ci­pa­tion démo­cra­tique (cf. P. Rosan­val­lon, La contre-démo­cra­tie. La poli­tique à l’âge de la défiance, Seuil, 2006).

Elle trouve à s’exprimer tout spé­cia­le­ment par la voie élec­tro­nique, l’outil infor­ma­tique per­met­tant tout à la fois, au moins en appa­rence, une infor­ma­tion plus large sur cer­tains élé­ments du pro­ces­sus déci­sion­nel, et une par­ti­ci­pa­tion, sélec­tive, par­tielle et net­te­ment moins trans­pa­rente, à ces mêmes pro­ces­sus, par la voie de la pro­po­si­tion mais aus­si, et plus sou­vent, par celle de la contes­ta­tion. Ces nou­velles formes de démo­cra­tie d’opinion, quel que soit leur inté­rêt, ont en com­mun d’être fron­ta­le­ment oppo­sées à la ratio­na­li­té qui était répu­tée fon­der la légi­ti­mi­té démo­cra­tique des ins­ti­tu­tions repré­sen­ta­tives. Si, dans un pre­mier temps, cette confron­ta­tion n’était pas véri­ta­ble­ment assu­mée, en dehors peut-être des cercles qui en assu­raient la pro­mo­tion tout en en poin­tant les limites (par ex. Loïc Blon­diaux, Le nou­vel esprit de la démo­cra­tie. Actua­li­té de la démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive, Seuil, 2008), elle est désor­mais reven­di­quée.

Dans un bref ouvrage au ton certes mili­tant, Domi­nique Bourg et Ker­ry Whi­te­side estiment ain­si que « le gou­ver­ne­ment repré­sen­ta­tif a été conçu pour faci­li­ter l’accumulation géné­rale de richesses maté­rielles, pour maxi­mi­ser leur pro­duc­tion et leur consom­ma­tion », et qu’il importe donc d’instaurer une démo­cra­tie éco­lo­gique qui rompe avec les formes ins­ti­tu­tion­nelles anciennes, fon­dées sur la pro­mo­tion de l’autonomie et la satis­fac­tion immé­diate des inté­rêts des citoyens (Vers une démo­cra­tie éco­lo­gique, Seuil, 2010).

Il faut se gar­der de prendre trop à la légère un tel mou­ve­ment, de plus en plus géné­ra­li­sé. Certes, la pro­mo­tion de la démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive, sous ses diverses déno­mi­na­tions adjec­ti­vées, relève pour une part d’une poli­tique du diver­tis­se­ment, vou­lue et par­fois assu­mée comme telle : elle vise à redon­ner de la « légi­ti­mi­té » aux ins­ti­tu­tions repré­sen­ta­tives, ou en tout cas à affai­blir la contes­ta­tion radi­cale à leur égard, au pro­fit de son expres­sion domes­ti­quée. Mais ces mêmes formes de repré­sen­ta­tion visent expli­ci­te­ment à dépas­ser la démo­cra­tie repré­sen­ta­tive qu’on juge inca­pable d’assumer autre chose qu’une repré­sen­ta­tion d’intérêts caté­go­riels. Sans doute ce dépas­se­ment est-il lui-même l’enjeu de la mise en valeur d’autres inté­rêts du même type – la « démo­cra­tie envi­ron­ne­men­tale » en étant l’illustration par­faite. La lutte entre groupes d’intérêts que mani­feste cette remise en cause du prin­cipe élec­tif pré­sente cepen­dant le grand avan­tage de dénu­der un peu plus l’édifice repré­sen­ta­tif : non seule­ment la faillite de la forme tra­di­tion­nelle de démo­cra­tie est désor­mais consta­tée – quand bien même il s’agit par­fois de ten­ter de la réani­mer – mais sur­tout le carac­tère oli­gar­chique de ces ins­ti­tu­tions est consta­té sans que cela sou­lève quelque dif­fi culté. Plus encore, la liai­son intrin­sèque entre le modèle élec­tif, tout théo­rique, du gou­ver­ne­ment repré­sen­ta­tif et son carac­tère oli­gar­chique est très net­te­ment iden­ti­fiée.
Dans un tel contexte, on ne peut qu’être éton­né de ce que la pro­pen­sion à défendre un sys­tème poli­tique visi­ble­ment à bout de souffle vienne de ceux qui en furent jadis les plus ardents cri­tiques. Les par­tis poli­tiques qui veillent à res­pec­ter le plus scru­pu­leu­se­ment pos­sible les pro­cé­dures de la démo­cra­tie repré­sen­ta­tive sont aus­si ceux dont le dis­cours se rat­tache à une filia­tion qui le réprou­vait le plus aupa­ra­vant ; les repré­sen­tants ins­ti­tu­tion­nels de l’Eglise sont aus­si ceux qui, aujourd’hui encore, incitent à par­ti­ci­per plei­ne­ment et acti­ve­ment à des ins­ti­tu­tions dont ils demeurent sans doute les der­niers à vou­loir croire (ou même qui croient) qu’elles ont quelque rap­port avec le bien com­mun.

Il serait temps de mettre un terme à cette forme par­ti­cu­lière d’acharnement thé­ra­peu­tique, et de prendre acte de la réa­li­té des nou­velles ins­ti­tu­tions contem­po­raines. Para­doxa­le­ment peut-être, la situa­tion de dénue­ment idéo­lo­gique des struc­tures repré­sen­ta­tives consti­tue un moment his­to­rique qu’il n’est pas pos­sible d’observer en simple spec­ta­teur. Toute la moder­ni­té poli­tique a été fon­dée sur l’affirmation que les repré­sen­tants, et les pro­ces­sus ame­nant à leur dési­gna­tion, consti­tuaient le moyen d’asseoir à la fois la sou­ve­rai­ne­té illi­mi­tée du corps poli­tique, et la défi­ni­tion et la mise en œuvre de « l’intérêt géné­ral » – cette ver­sion réduite et uti­li­ta­riste du bien com­mun. Les ins­ti­tu­tions repré­sen­ta­tives ne sont plus, aujourd’hui, aptes à pré­tendre assu­mer réel­le­ment ces deux fonc­tions. Cette nou­velle situa­tion ne change à vrai dire rien sur le fond : la période que nous tra­ver­sons ne consti­tue qu’une révé­la­tion de la nature propre de ces ins­ti­tu­tions. Par­ler de crise de la démo­cra­tie repré­sen­ta­tive serait ain­si une erreur de pers­pec­tive : cela sup­po­se­rait que, dans un état de choses idéal, cette moda­li­té de l’organisation poli­tique moderne ait pu cor­res­pondre avec ce qu’elle pré­ten­dait être. Or c’est pré­ci­sé­ment l’avantage prin­ci­pal de la période que nous tra­ver­sons de mon­trer que ce lien entre ins­ti­tu­tions poli­tiques repré­sen­ta­tives d’une part, repré­sen­ta­tion du peuple tout entier et pour­suite de l’intérêt géné­ral d’autre part, n’a jamais été et ne peut être qu’une fic­tion à fin de légi­ti­ma­tion par tacite accep­ta­tion.

Une telle situa­tion est donc une occa­sion de reve­nir à la ques­tion fon­da­men­tale de toute orga­ni­sa­tion poli­tique, qui est celle de sa fina­li­té, et, par le fait même, celle du « bon régime ». Puisque la mytho­lo­gie de la démo­cra­tie repré­sen­ta­tive est désor­mais inopé­rante, quelle forme d’institutions poli­tiques inven­ter pour la rem­pla­cer ? Les tâton­ne­ments aux­quels donnent lieu les diverses pro­po­si­tions sur la « démo­cra­tie du public » (celle des forums inter­ac­tifs évo­qués par Ber­nard Manin) et le déve­lop­pe­ment de moda­li­tés par­ti­ci­pa­tives pour le moins ban­cales, ne sont sans doute pas autre chose qu’un moyen envi­sa­gé pour pal­lier la défec­tion à l’égard des ins­ti­tu­tions repré­sen­ta­tives, ou pour diver­tir de leur état de déli­ques­cence. Mais elles peuvent rele­ver éga­le­ment d’une sorte de jeu de l’apprenti-sorcier. Leur pro­mo­tion consti­tue un aveu, par­fois expli­ci­te­ment for­mu­lé – c’est en par­ti­cu­lier le cas dans le cadre de la mise en route de la démo­cra­tie envi­ron­ne­men­tale – de l’échec évident du sys­tème qui domi­nait jusqu’alors. Il est pos­sible que par­mi ceux qui par­ti­cipent à ces pro­ces­sus de sub­sti­tu­tion, quelques-uns puissent se deman­der s’ils ne sont pas encore conviés à un rôle de figu­ra­tion, au pro­fit cette fois de quelque nou­velle Nomenk­la­tu­ra aux contours encore plus insai­sis­sables que le sys­tème des par­tis. Tout cela sug­gère de réflé­chir sur l’après-démocratie, d’autant plus sérieu­se­ment que nous nous trou­vons dans un cli­mat de crise géné­rale de socié­té gros de menaces, et face à un vide concep­tuel très éten­du. Qui­conque a conser­vé le sou­ci du bien com­mun ne peut res­ter indif­fé­rent à ce constat.

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