Revue de réflexion politique et religieuse.

Lec­ture : A qui irions-nous ?

Article publié le 3 Avr 2011 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Chris­tia­nisme et moder­ni­té, tel est le sous-titre d’un essai inti­tu­lé La Rup­ture. C’est en phi­lo­sophe, si l’on en croit l’éditeur, que l’auteur, Yves Ledure, nous livre sa libre opi­nion, che­min fai­sant dans ces contrées déjà fort explo­rées avant lui. Si l’esprit d’aventure y perd, la sûre­té du pas et des voya­geurs peut y gagner. Quelque éclai­rage pro­pice pour­rait s’y mani­fes­ter de façon bien­ve­nue. Pour­quoi pas ?
Né en 1934, Yves Ledure est pro­fes­seur émé­rite de l’Université de Metz. Mais c’est aus­si, et pour­quoi le taire, un reli­gieux appar­te­nant à la Congré­ga­tion fon­dée par l’abbé Léon Dehon (1823–1925) vouée à faire aimer le Sacré-Coeur en milieu ouvrier. Mis­sion, prière et esprit de répa­ra­tion des outrages en sont les axes les plus saillants. Pas la moindre allu­sion à quelque spi­ri­tua­li­té que ce soit dans la réflexion qui s’offre à l’examen. Est-ce le pro­fes­seur ou le dého­nien qui nous parle ? Le pro­pos est spé­cu­la­tif en diable, d’une abs­trac­tion conti­nuelle, invo­quant des puis­sances imper­son­nelles, des actions sans sujets, des effets sans cause. La trans­cen­dance a prio­ri mutile l’homme, affirme Ledure.
L’institutionnel per­dure aux dépens de l’Incarnation. L’avenir est annon­cé avec auto­ri­té ; le pré­sent est tou­jours de pas­sage, ce qui dis­pense de l’évaluer. L’auteur gîte au sein d’un monde vir­tuel, cap­tif d’une esthé­tique lan­ga­gière, celle des années 1970. S’il fut jamais reli­gieux de son état, il donne l’impression de n’avoir rien appris, ou tout oublié. Là est une incon­tes­table rup­ture. Du drame per­son­nel de ce défro­qué spi­ri­tuel, rien d’intime n’est révé­lé fût-ce de façon allu­sive. […]

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