Lecture : Dissociété, le deuil de la confiance
Philosophe italienne adoptée par l’Université Paris Descartes et le CNRS, Michela Marziano a, depuis 2002, publié plusieurs essais sur les représentations sociétales du corps, de la sexualité et du désir, entre autres thèmes dont nos semblables sont friands. Parfaitement francophone, rompue malgré sa jeunesse au débat sur l’actualité immédiate, cette nouvelle venue du talk show médiatique nous propose Le contrat de défiance, un essai symptomatique du désarroi d’une génération, la sienne. Professeur des universités, en charge d’un magistère d’intérêt général, et confrontée à l’embarras de la transmission illusoire, l’auteur témoigne, à son corps défendant, des ravages de la postmodernité à l’encontre de la tentative d’une pensée contemporaine.
Qu’est ce que « le contrat de défiance » ? Ce n’est pas un objectif, ni un péril, pas plus qu’une valeur, et encore moins une charte. C’est d’abord, pour M. Marziano, un pléonasme. C’est ensuite un leurre. Le contrat est l’expression de la défiance ; c’est la forme quasi dépressive d’un lien social contraint au deuil de la confiance. Mais qu’est-ce que la confiance ? L’essai papillonne, avec érudition mais sans intuition forte, autour de ce concept sans dégager de sémantique précise ou, à défaut, provisoirement consensuelle. […]