Fatima Besnaci-Lancou, Benoît Falaize, Gilles Manceron (dir.) : Les harkis. Histoire, mémoire et transmission
« Monsieur Harbi [membre du FLN durant la guerre d’Algérie], la vie est fondée sur des valeurs, voilà la phrase que vous avez dite de façon très juste. Valeurs que vous avez défendues en combattant pour la libération de votre pays » ; « J’ai beaucoup réfléchi à ce que vous avez dit, je pense qu’on est tous citoyens du monde ». Les réactions de ce genre satisfont pleinement les auteurs de la contribution « Des témoins dans la classe : récit d’une expérience » qui ont voulu « transmettre aux élèves la possibilité d’écrire une histoire commune et apaisée ». Le terme apaisé est assurément inexact pour une partie des contributions de ce volume, notamment l’une guère dépassionnée sur « L’idéologie des officiers de supplétifs : les cas de Jean Servier et de Raymond Montaner » (N. MacMaster) : Jean Servier, anthropologue éminent connaisseur des coutumes ancestrales des berbères, y est présenté comme un « mythomane » qui ne connaît rien à la réalité, et le capitaine Montaner comme cachant sous un apparent climat d’égalité avec ses hommes une relation de domination dans laquelle ses hommes sont « à sa merci »… Par ailleurs sont ouvertement récusés certains travaux prétendument partisans (général Faivre) et d’autres acceptés sans condition (Mohamed Harbi), l’engagement des harkis étant qualifié sans plus de « cause reconnue comme injuste », et réputé avoir été forcé, un bachaga Boualem constituant pour les auteurs une rare exception. […]