Jacques Heers : L’islam cet inconnu
L’historien s’attache aux deux faces d’une même médaille : l’ignorance sévissant de très longue date sur la nature et les réalités de l’islam, et les déformations idéologiques qu’elle permet d’autant plus facilement, et qui culminent sans doute en ce moment. On apprend qu’au temps des croisades – mot inventé, dit l’auteur, au XIXe siècle – on ne s’intéressait pas tant à Mahomet qu’aux Sarrazins et autres Persans qui empêchaient l’accès aux Lieux Saints ou persécutaient les chrétiens. A l’inverse, la légende dorée sur la belle entente entre chrétiens et Maures dans le limes espagnol est une de ces lourdes et innombrables contre-vérités entretenues par le « formatage » exercé par l’Etat depuis la fin du XIXe siècle. Une longue partie finale est consacrée à presque tous les aspects de la veulerie, à l’exception notable de celle qui sévit dans les milieux « dialogueux » nés dans l’après-Concile. Ce n’est pas un reproche, mais plutôt une invitation faite à l’auteur, qui est érudit, pour qu’il complète cette accablante histoire d’une ignorance volontaire.