Renaud Girard : Retour à Peshawar
Grand reporter international au Figaro, l’auteur est le type même du journaliste pour lequel un bon « papier » vaut d’assumer tous les risques, même si dans quelques pages du début de son livre, il avoue ses moments de peur et d’extrême tension à travers quelques souvenirs significatifs. On le comprend : cet infatigable voyageur a couvert la quasi-totalité des conflits de ces vingt-cinq dernières années. Son ouvrage prend pour fil rouge les évolutions récentes du théâtre afghan entre son premier voyage à l’été 1986 et son dernier à l’automne 2010, même s’il n’oublie pas de parsemer son récit de souvenirs d’autres conflits majeurs tel celui des Grands Lacs, où présent à Kigali au tout début du génocide, il découvrira notamment sur le tarmac de l’aéroport de Bujumbura, capitale du Burundi, cinq cents hommes des forces spéciales américaines parfaitement équipés et auquel « le gouvernement américain ne donnera jamais l’ordre d’aller intervenir au Ruanda pour arrêter le génocide qui commence – ce qui entraînera plus tard des excuses publiques du président Clinton », lesquelles n’effaceront pas le rôle très controversé de soutien logistique, à tout le moins, de Washington lors de la deuxième vague des massacres autour des camps de réfugiés hutus en RDC. […]