Dom Henri : Henri Charlier, peintre et sculpteur
L’auteur est moine de l’abbaye du Barroux, qui voue au sculpteur plus que de la vénération. Le texte présente très bien l’homme, un des intellectuels et artistes convertis du début du XXe siècle – Charlier était né dans un milieu athée et fut baptisé en 1913, à l’âge de 40 ans – et dont tout l’art se résume peut-être à cette formule, extraite de la lettre dans laquelle il annonçait à Charles Péguy au moment de s’abonner à ses Cahiers de la quinzaine : « Les arts plastiques ont bien besoin d’être nettoyés de leurs gales et de leurs croûtes. Leur maladie est celle de l’esprit moderne : les arts périssent par l’ignorance de leur vertu métaphysique ». Ce livre présente l’essentiel de son œuvre (il était également peintre et dessinateur), traduisant cette recherche à une époque marquée par une tentative d’intégration néo-thomiste aux effets plus ou moins heureux. Mais Charlier fut plutôt bergsonien. Son travail se ressent sans doute de ces circonstances, mais laisse des chefs‑d’œuvres indiscutables, comme le saint Benoît de l’abbaye de Wisques, ou les sculptures sur bois de l’Oratoire Saint-Joseph de Montréal.