Jean-Pierre Delville, Marko Jacov (dir.) : La papauté contemporaine (XIXe-XXe siècles)
Cet ouvrage collectif, en plus de 750 pages, regroupe trente-sept articles, en hommage à l’historien de l’Eglise que fut le chanoine belge Roger Aubert, disparu en septembre 2009. Naturellement, il est impossible de traiter l’ensemble des contributions, de facture inégale, dans ces quelques lignes. L’ensemble permet de disposer d’une vision globale de la papauté contemporaine, depuis Léon XII jusqu’à Jean-Paul II compris.
Limitons-nous à ne signaler que quelques interventions, notamment celle de Sergio Pagano, préfet des archives vaticanes, qui traite à frais nouveaux la question de l’attitude du cardinal Billot par rapport à l’Action française et de « l’inflexibilité » de Pie XI à son égard ; celle d’André Haquin, sur l’histoire du mouvement liturgique de Grégoire XVI à Paul VI, qui contient une page (87) anachronique dans son explication : la nouvelle liturgie aurait d’abord été accueillie avec joie et paix, hélas mai 68 aurait engendré des interprétations abusives, suscitant une réaction traditionaliste. (Rappelons que la « nouvelle messe » date de 1969–70). Jean-Pierre Delville, dans son chapitre « Réseaux démocrates chrétiens et appuis pontificaux. L’action de Mgr Antoine Pottier (1849–1923) à Rome, sous Léon XIII et Pie X », va bien au-delà du simple cadre indiqué par le titre de son intervention. Il démontre à travers le cas du prélat belge à quel point l’étrange confusion créée par la tentative de dépolitisation du concept de démocratie a permis l’essor de ce que les papes voulaient éviter. […]