Revue de réflexion politique et religieuse.

Phi­lippe-Marie Mar­ge­li­don, Yves Flou­cat : Dic­tion­naire de phi­lo­so­phie et de théo­lo­gie tho­mistes

Article publié le 10 Juil 2011 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Ce dic­tion­naire vient s’inscrire dans une col­lec­tion d’instruments de tra­vail de qua­li­té, la Biblio­thèque de la Revue tho­miste. Il réunit 650 entrées, quelques-unes seule­ment très courtes, mais presque toutes bien pro­por­tion­nées, et donc par­fois très sub­stan­tielles lorsqu’il s’agit de notions impor­tantes. La théo­lo­gie – n’est-ce pas nor­mal ? – y est très majo­ri­taire, incluant beau­coup d’aspects de morale indi­vi­duelle. Viennent ensuite, par ordre décrois­sant, la méta­phy­sique et les autres par­ties géné­rales de la phi­lo­so­phie, puis la poli­tique, tan­dis que l’économie n’y tient que très peu de place (celle de l’usure). Quelques articles peuvent rete­nir par­ti­cu­liè­re­ment notre atten­tion, en rai­son de leur lien avec des thèmes fré­quem­ment abor­dés dans Catho­li­ca. Ain­si « digni­té ». « L’Aquinate ne parle pas de la digni­té de la per­sonne humaine au sens moderne qu’a pris cette expres­sion ». Des quatre sens indi­qués il res­sort que la digni­té s’acquiert ou se perd au pro­ra­ta des qua­li­tés et mérites ou démé­rites. L’article « Bien com­mun », très dense, intro­duit impli­ci­te­ment le grand débat de ce que Charles de Koninck avait appe­lé, dans un ouvrage fon­da­men­tal qui vient d’être réédi­té, la pri­mau­té du bien com­mun contre les per­son­na­listes. « […] le bien com­mun appar­tient à tous et à cha­cun.
Mieux encore, le bien com­mun est imma­nent au bien propre de chaque membre de la socié­té et trans­cende cha­cun d’eux. A ce titre, il doit être une fin pour­sui­vie à laquelle nul ne peut se déro­ber dans la mesure où il est le bien com­mun de tous com­mu­ni­cable à cha­cun. Ain­si, loin de le sous­traire au ser­vice de la socié­té poli­tique, le sou­ci de ses inté­rêts éter­nels et son ordi­na­tion directe au Tout divin trans­cen­dant mani­festent la subor­di­na­tion du bien de la cité au bien de l’univers et la subor­di­na­tion de ces biens com­muns res­pec­tifs au bien com­mun trans­cen­dant des per­sonnes divines, seul sus­cep­tible de réa­li­ser par grâce la béa­ti­tude des per­sonnes créées ». D’autres articles encore sont riches de sens : « Loi », « Droit », « Peine de mort »… Au registre des regrets, une biblio­gra­phie finale dénote à la fois un grand clas­si­cisme des réfé­rences, et mal­heu­reu­se­ment aus­si une cer­taine étroi­tesse de champ, qu’il s’agisse d’auteurs igno­rés (Fabro, Gabo­riau, Koninck, Muralt, Bas­tit…) ou de l’absence d’indications dans des domaines pour­tant impor­tants (juri­dique, poli­tique, éco­no­mique). Mais l’ensemble consti­tue un bon outil, d’autant qu’il y a sous chaque article un ren­voi au texte de saint Tho­mas et des mots clés asso­ciés.

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