Sophie Coignard : Le pacte immoral. Comment ils sacrifient l’éducation de nos enfants
« Du haut en bas de l’échelle scolaire, du sommet de la sélection élitiste au plus modeste collège de banlieue, rédiger un texte d’une qualité convenable est devenu un exploit. La genèse d’un tel désastre se trouve au cœur du pacte que les élites ont conclu avec ce qu’il faut bien appeler un clergé tout-puissant. Un clergé baroque constitué par les chanoines bien-pensants de la nouvelle orthographe, les archevêques de la créativité, désireux de conserver leur mitre à tout prix et les prédicateurs laïcs du “apprendre à apprendre”, plus zélés que les grands-prêtres » (p. 50, à la même page s’il n’y avait qu’une seule chose à lire : une « production écrite » par un élève de sixième, morceau d’anthologie). Le pacte immoral est celui que les élites ont passé avec les idéologues de l’éducation, « une alliance contre nature forgée dans le lointain sillage de mai 68 », avec d’un côté les dirigeants politiques, de l’autre des militants convaincus de pouvoir éradiquer l’inégalité des chances, le mouvement s’étant accéléré depuis un peu plus de vingt ans : « A bas l’instruction, place à l’éducation ! Sus à la transmission des savoirs, bienvenue à l’autoapprentissage ! Au revoir les élèves, bonjour les enfants ». Le résultat étant la grande débâcle de l’Education nationale évoquée par S. Coignard dans cet ouvrage bien écrit et qui se lit très facilement. La « machine à faire semblant continue à fonctionner à toute vapeur », écrit-elle. […]