Revue de réflexion politique et religieuse.

Fran­çois Jour­dan : Dieu des chré­tiens, Dieu des musul­mans

Article publié le 14 Fév 2013 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Nouvelle édi­tion au for­mat de poche, après une pre­mière en 2008. D’emblée, il convient de faire des réserves sur la doc­trine pour le moins approxi­ma­tive expo­sée dans cer­taines pages : ren­voi dos à dos du jihâd et de la guerre juste (« […] toutes les reli­gions doivent faire un gros effort et les Eglises chré­tiennes plus que les autres, elles qui ont sou­vent vécu avec l’Evangile dans une main et leur théo­rie non évan­gé­lique de la guerre juste, dans l’autre » – p. 75) ; la laï­ci­té, « déve­lop­pe­ment de la cohé­rence chré­tienne même si ce déve­lop­pe­ment fut long et dif­fi­cile » (p. 83) ; les per­sonnes sont tou­jours « infi­ni­ment res­pec­tables » (p. 171) ; etc. Mal­gré ces regret­tables lieux com­muns, l’ouvrage offre dans sa pre­mière par­tie (pp. 29–90) des réponses claires et pré­cises à une série d’autres lieux com­muns, d’ailleurs pui­sés pour une part dans le même milieu d’origine catho­lique, res­sas­sés au nom de l’ouverture, de la tolé­rance et du dia­logue. Ain­si le P. Jour­dan réduit-il à néant maintes affir­ma­tions, comme celle qui vou­drait que chré­tiens et musul­mans aient le même Dieu, ou qu’il existe un lien étroit entre les trois pré­ten­dues « reli­gions du livre », qu’il faille à l’inverse se gar­der de par­ler d’un seul islam, alors qu’il y en aurait plu­sieurs de fort dif­fé­rents, et ain­si de suite. L’auteur répond éga­le­ment aux for­mules de pro­pa­gande des agents isla­mistes (Tarik Rama­dan) et leurs amis faus­saires (Bru­no Etienne). Il est vrai que les choses se com­pliquent lorsqu’il s’agit d’opposer à l’islam la « liber­té cri­tique moderne », puisque dans les cas extrêmes le choix est entre Cha­rybde et Scyl­la. La remarque la plus posi­tive de ce petit aide-mémoire est située dans l’introduction, quand l’auteur récuse les atti­tudes émo­tion­nelles et irra­tion­nelles et demande de s’en tenir à l’examen des doc­trines, ce qui va tout à l’inverse des pra­tiques intro­duites de longue date par les « dia­lo­gueux » et des poli­tiques qui leur ont emboî­té le pas.

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