Bernard-Marie, o.f.s. : Questions insolites sur la foi catholique
Avant toute étude savante, la Bible offre surabondamment de quoi nourrir la méditation. Mais la Sainte Ecriture recèle aussi bien des trésors enfouis parfois dans un simple mot dont tout conduit à penser qu’il n’a pas été inspiré-dicté par hasard. Ecrivant pour tous, n’exigeant de son lecteur aucune connaissance préalable, le frère Bernard-Marie aime ici appeler l’attention sur la portée de tel terme, et donne à goûter des passages dont certaines dimensions restent aisément inaperçues. Toute microlecture implique un risque de surinterprétation. L’auteur n’a pas toujours évité l’écueil – on pourra rester circonspect sur les idées relatives à la date de la Nativité (pp. 61–64). Par ailleurs, plusieurs développements s’avèrent révélateurs des soucis contemporains. La question de la damnation est présentée avec courage, puis avec une hypothèse hasardeuse sur le dernier choix proposé à l’âme juste avant sa séparation d’avec le corps (p. 21), et l’exposé se clôt sur un mot d’esprit qui ne dit pas grand-chose mais insinue le contraire des développements antérieurs (p. 23). Comment soutenir l’existence d’un continuum d’états intermédiaires entre l’état de péché et l’état de grâce (p. 136), tout comme la possibilité de la tristesse en Dieu (pp. 201–207) ? Avec ceci de nombreux passages s’avèrent lumineux, et féconds pour la vie spirituelle et missionnaire. Bernard-Marie éclaire la sixième demande du Notre Père (pp. 11–15), sur laquelle on pensait avoir déjà tout lu. Il apporte également de belles remarques sur les fondements scripturaires de la doctrine du purgatoire (pp. 30–31), la question libre des possibles tentations de la Vierge (pp. 45–56), le jeûne (pp. 86–88), l’agenouillement (pp. 89–94), la béatitude (pp. 143–145), l’envoi en mission par deux (pp. 150–153) ou sur ce qui fut notre domination avant de devenir notre alliance avec la création (pp. 192–195).