Jean-Pierre Gaudin : Critique de la gouvernance. Une nouvelle morale politique ?
La gouvernance, terme né aux Etats-Unis dans le milieu « managérial », substitue le « « réseau » à la « pyramide » en tant que traduction juridique du pluralisme social et l’apparition concomitante de formes juridiques non liées à l’Etat souverain (droit « spontané » ou « soft law ») ». C’est le terme idéal pour couvrir le passage de la démocratie représentative formelle à la dilution des centres du pouvoir réel que l’on place sous le vocable d’Etat profond (emprunté aux Turcs). L’auteur (IEP d’Aix-en-Provence) souligne la contradiction que recèle le nouveau concept, supposé concilier le maximum d’efficacité par la concurrence, et une extension du contrôle par un débat égalitaire permanent. On peut imaginer aisément que la gouvernance n’a qu’une valeur transitive.
A propos de l'auteur
Bernard Dumont
Directeur de la revue Catholica. Membre du comité de rédaction de la revue trimestrielle de philosophie politique Behemoth (Rome) et collaborateur de la revue Verbo (Madrid). Promoteur des traductions françaises des œuvres du philosophe Augusto Del Noce (L'époque de la sécularisation, L'irréligion occidentale, et Gramsci ou le "suicide de la révolution"). A également dirigé le collectif Del Noce interprète du XXe siècle (Catholica, 2003). Co-directeur des ouvrages La culture du refus de l'ennemi. Modérantisme et religion au seuil du XXIe siècle (PUL, 2004), La guerre civile perpétuelle. Aux origines modernes de la dissociété (Artège, 2012), Église et politique: changer de paradigme (Artège 2013), La dignité humaine. Heurs et malheur d'un concept maltraité (Pierre-Guillaume de Roux, 2020). Co-auteur avec avec Thomas Molnar de Dove va la Tradizione cattolica? (Settimo Sigillo, Rome, 2005). Successivement directeur ou co-directeur des collections "Réfléchir" (Fac-éditions), "Philosophie politique" (Artège, puis Pierre-Guillaume de Roux).
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