Revue de réflexion politique et religieuse.

Numé­ro 126 : Pre­mières leçons d’un synode

Article publié le 19 Juin 2015 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Les deux semaines de la pre­mière ses­sion du synode, qui se sont ache­vées le 19 octobre 2014, ont revê­tu un carac­tère tout à fait inédit en com­pa­rai­son des ren­contres ana­logues au cours des décen­nies anté­rieures. A plu­sieurs égards, elles rap­pellent les deux pre­mières semaines de l’événement fon­da­teur que fut Vati­can II, que ce soit par les dates choi­sies, l’investissement des médias – encore plus intru­sifs qu’il y a cin­quante ans – ou sur­tout par les manœuvres, pres­sions et ten­sions internes aux­quelles on a assis­té. Là tou­te­fois s’arrête la com­pa­rai­son. Cette pre­mière phase se solde, en effet, par un échec des par­ti­sans de l’alignement sur les exi­gences de l’idéologie domi­nante. La rai­son immé­diate de cet échec semble rési­der dans le fait que la nou­velle géné­ra­tion des nova­teurs n’a pas eu l’adresse manœu­vrière et consen­suelle de ses pré­dé­ces­seurs de l’époque conci­liaire ; leur absence de rete­nue, voire leur manque élé­men­taire de psy­cho­lo­gie ont sus­ci­té une réac­tion telle que le pape Fran­çois s’est vu contraint de les désa­vouer, au moins pro­vi­soi­re­ment, alors même qu’il les avait encou­ra­gés. On note­ra que les acteurs externes à l’Eglise ne semblent pas avoir été plus lucides dans leurs attentes, même s’ils ont pu avoir des doutes inex­pri­més. D’un côté comme de l’autre, on ne semble pas avoir com­pris, ou l’on a fait mine de ne pas com­prendre qu’il est impos­sible de fran­chir <br /> cer­taines limites. Le concile lui-même avait fait tout son pos­sible pour « par­ler le lan­gage du monde », mais ce ne fut que de manière asymp­to­tique, sans jamais atteindre le seuil fati­dique, ou ne l’atteignant que sans l’atteindre, faute de pro­duire des for­mules ayant la pré­ten­tion for­melle de contraindre à une adhé­sion de foi, la « pas­to­ra­li­té » rédui­sant la force des pro­po­si­tions hasar­deuses au moment même où celles-ci vou­laient s’imposer. Cin­quante ans après, une même volon­té d’alignement sur les exi­gences de la culture domi­nante se mani­feste avec fra­cas, mais elle vient de mar­quer le pas. Quoi qu’il arrive, aller au-delà de l’orthodoxie revient à un sui­cide ins­ti­tu­tion­nel, à un acte de schisme sans issue, pos­si­bi­li­té certes tou­jours dra­ma­ti­que­ment admise dans l’abstrait par la théo­lo­gie clas­sique mais pour le moment blo­quée dans le contexte du pré­sent rap­port de forces intra-ecclé­sial.
La rela­tion conclu­sive (Rela­tio post dis­cep­ta­tio­nem) de la pre­mière semaine a repré­sen­té le « point culmi­nant de l’offensive » de cette ses­sion syno­dale, et les réac­tions hos­tiles qui l’ont accueillie comme une fal­si­fi­ca­tion éhon­tée ont donc impo­sé un pas en arrière. L’année qui vient dira jusqu’à quel point celui-ci ne sera pas sui­vi de deux pas en avant, cela d’autant plus que cer­taines don­nées intan­gibles sont encore pré­sen­tées dans la rela­tion finale comme objet de dis­cus­sion pos­sible : Rela­tio sino­di, 51 (nulle « dis­cri­mi­na­tion » ne doit être opé­rée entre époux et adul­tères) ; 52 (l’accès à l’eucharistie des couples adul­tères doit être « appro­fon­die » étant don­né la diver­si­té des opi­nions émises pen­dant le synode) ; 53 (mise à l’étude de la vali­di­té de la dis­tinc­tion entre com­mu­nion sacra­men­telle et com­mu­nion « spi­ri­tuelle » – celle-ci tra­di­tion­nel­le­ment consi­dé­rée comme illu­sion sacri­lège si elle est pra­ti­quée en état de péché grave). En outre la mino­ri­té qui a vou­lu for­cer le des­tin béné­fi­cie de l’appui tenace du pape Fran­çois et pré­pare ouver­te­ment le ter­rain en vue de la ses­sion syno­dale de 2015. Conten­tons-nous ici d’observer l’engrenage qui a per­mis d’en arri­ver à ce point.
Sur un objet par­ti­cu­lier, la famille aujourd’hui, cet évé­ne­ment démontre que le rêve d’une sym­biose entre les forces qui dominent le monde, toutes issues d’une même source – la vision géné­rale née à l’époque des Lumières –, d’une part, et la doc­trine du Christ fidè­le­ment trans­mise par et dans l’Eglise, d’autre part, s’avère n’être qu’une pen­sée vaine abou­tis­sant à une impasse : nul ne peut ser­vir deux maîtres. En consé­quence, l’événement qui vient de se pro­duire jette le dis­cré­dit sur toute ten­ta­tive d’intégration ou de « dépas­se­ment inclu­sif » des concep­tions et pra­tiques qui sont issues du même esprit. Sous cet angle, l’échec de la ten­ta­tive devrait avoir pour consé­quence de pola­ri­ser les enjeux et de faire dis­pa­raître les inter­pré­ta­tions a mini­ma propres à un cer­tain sec­teur « conser­va­teur ». Entre autres, s’il devait se véri­fier qu’il existe un pro­jet Ber­go­glio de déva­lua­tion de cer­taines posi­tions morales et dog­ma­tiques, il fau­drait en prendre acte avec hon­nê­te­té plu­tôt que de pra­ti­quer indû­ment une céci­té volon­taire sous appa­rence de bien.
Il fau­drait ajou­ter une remarque com­pa­ra­tive. Le concile avait omis de condam­ner le com­mu­nisme et donc de por­ter un sou­tien moral à ses vic­times, qui se comp­taient alors par dizaines de mil­lions. Il por­tait son inté­rêt sur les conquêtes de la science, l’aspiration à la res­pon­sa­bi­li­té et autres ques­tions d’intérêt très secon­daire en com­pa­rai­son de cette situa­tion. Aujourd’hui on a enten­du dire que ce qui compte le plus, c’est le chô­mage des jeunes, l’accueil des migrants clan­des­tins, une atti­tude bien­veillante et res­pec­tueuse envers les homo­sexuels et des couples adul­tères, le res­pect de l’environnement, tan­dis que se pour­suit le meurtre de masse des enfants à naître, l’élimination des vieillards, grands malades et enfants han­di­ca­pés, et la per­sé­cu­tion san­glante et mas­sive des chré­tiens. Ce double trai­te­ment connaît des excep­tions heu­reuses, mais il domine. Comme tel, il consti­tue le révé­la­teur d’un abais­se­ment, terme d’une option en faveur de l’ouverture au monde ayant contraint d’en par­ta­ger le dis­cours ou tout au moins de dimi­nuer les cri­tiques à son encontre au point d’en arri­ver à la pire des veu­le­ries envers les puis­sants du jour. Dans ce cas, il ne s’agit pas de dépas­se­ment inclu­sif, mais de mise sous le bois­seau de la véri­té qui est due aux hommes de ce temps.
Cela étant dit, en quoi une telle situa­tion est-elle tri­bu­taire des choix poli­tiques effec­tués au moment du concile, choix sans doute eux-mêmes appuyés sur cer­taines ten­dances ou habi­tudes pré­sentes au sein de l’Eglise des décen­nies anté­rieures ? Ici encore, la ses­sion syno­dale qui vient de s’achever peut ser­vir de révé­la­teur.
Le para­digme poli­tique conci­liaire se ramène à l’acceptation du régime poli­tique moderne, dit démo­cra­tique, et des prin­cipes qui le fondent : la sou­ve­rai­ne­té abso­lu­ti­sée, les droits de l’homme, le concept for­mel de l’Etat de droit, la laï­ci­té, et l’exigence de recon­naître dans le droit posi­tif la liber­té de reli­gion. Cette accep­ta­tion est tou­te­fois assor­tie de com­plé­ments appe­lés à en bor­ner les effets : la reven­di­ca­tion du res­pect égal pour toutes les reli­gions ; l’offre de sens pro­po­sée à un régime sup­po­sé man­quer des moyens de se légi­ti­mer (« théo­rème de Böckenförde ») ; la pré­ten­tion de geler le cata­logue des droits de l’homme, qui devraient être consi­dé­rés comme uni­ver­sels et non sus­cep­tibles d’évolution ou de « négo­cia­tion ». Ces limi­ta­tions ont, au mieux, été reçues comme des opi­nions accep­tables dans l’espace public, au pire pure­ment et sim­ple­ment igno­rées, ou même tenues pour arro­gantes. En pra­tique, la logique du sys­tème poli­tique a sui­vi son cours, et l’écart entre les posi­tions de prin­cipe main­te­nues dans le magis­tère post­con­ci­liaire et les effets de ce déve­lop­pe­ment logique s’est creu­sé tou­jours plus gra­ve­ment. Qui plus est, l’innovation doc­tri­nale intro­duite dans la décla­ra­tion conci­liaire sur la liber­té reli­gieuse a pu être pré­sen­tée par Wal­ter Kas­per, dans sa rela­tion au Consis­toire du 20 février 2014 – point de départ de la ten­ta­tive effec­tuée au cours du synode –, comme un pré­cé­dent jus­ti­fiant de mettre à l’étude la trans­for­ma­tion doc­tri­nale et dis­ci­pli­naire du mariage, et donc d’emboîter le pas à l’extrême dégra­da­tion propre à la moder­ni­té tar­dive.
La red­di­tion pure et simple ain­si visée n’est certes pas une solu­tion à appor­ter à l’échec patent du long essai d’apprivoisement de la culture domi­nante. Il convien­drait plu­tôt de revoir l’ensemble du pro­blème, et de prendre la mesure de quelques don­nées fon­da­men­tales de la situa­tion.
La pre­mière de ces don­nées est le constat que, dans le domaine de la famille, consi­dé­ré de manière très exten­sive, incluant notam­ment l’eugénisme, les mani­pu­la­tions d’embryons, le pré­ten­du « mariage pour tous », etc., domaine deve­nu la cible prin­ci­pale de la moder­ni­té tar­dive, ce sont des lois, des inter­pré­ta­tions de cours consti­tu­tion­nelles, des actions admi­nis­tra­tives, qui ont intro­duit les bou­le­ver­se­ments majeurs que nous connais­sons, et cette œuvre de des­truc­tion se pour­suit inexo­ra­ble­ment. Or les lois ont été votées selon des pro­cé­dures res­pec­tueuses des formes consti­tu­tion­nelles, et en confor­mi­té avec les prin­cipes essen­tiels de la phi­lo­so­phie poli­tique moderne. Les débats pré­li­mi­naires ont lar­ge­ment été biai­sés, tant par la limi­ta­tion de l’espace concé­dé à l’expression de la posi­tion de l’Eglise que par la modé­ra­tion, voire l’ambiguïté des porte-parole de celle-ci : mais n’est-ce pas le fonc­tion­ne­ment nor­mal de la démo­cra­tie moderne depuis qu’elle existe ? Pareille­ment les hautes juri­dic­tions impli­quées dans l’accélération du mou­ve­ment ne peuvent être accu­sées d’irrespect des for­ma­li­tés, quelle que soit leur par­tia­li­té. Cette der­nière atti­tude, d’un cer­tain point de vue, ne peut leur être repro­chée, étant elle-même en cohé­rence avec un para­digme conci­liaire inter­di­sant toute remise en cause de la légi­ti­mi­té de prin­cipe du sys­tème éta­bli et des règles théo­riques de son fonc­tion­ne­ment, ne reven­di­quant « que la liber­té », selon l’expression de Paul VI dans son mes­sage final au concile. Certes, un dis­cours plus affir­mé, ain­si que des mani­fes­ta­tions publiques orga­ni­sées, auraient pu per­mettre une pres­sion plus forte, et peut-être empê­cher le vote de telle ou telle loi ou en influen­cer par­tiel­le­ment la rédac­tion : ce sont là des droits démo­cra­tiques tout aus­si for­mels qu’il eût été per­mis d’invoquer, bien que les droits réels ne leur cor­res­pondent pas ordi­nai­re­ment, le régime moderne repo­sant en réa­li­té sur des rap­ports de force, l’hégémonie des oli­gar­chies et l’action des groupes d’influence qu’elles contrôlent. Mais en toute hypo­thèse, le main­tien en vigueur du para­digme poli­tique conci­liaire inter­di­sait d’aller au-delà d’une contri­bu­tion au débat, à voix plus ou moins forte, mais sans remise en cause de la léga­li­té. Les quelques cas où ont été oppo­sées léga­li­té et légi­ti­mi­té, à bien juste titre – ain­si Jean-Paul II en 1995, décla­rant dans Evan­ge­lium vitae n. 72 : « Lorsqu’une loi civile léga­lise l’avortement ou l’euthanasie, de ce fait même elle cesse d’être une vraie loi civile qui oblige mora­le­ment » – sont entrés en contra­dic­tion avec la recon­nais­sance du plu­ra­lisme démo­cra­tique et du prin­cipe majo­ri­taire par lequel il est cen­sé s’exprimer.
La deuxième don­née est tirée de la réa­li­té. Car pré­ci­sé­ment, la struc­ture enté­ri­née par le para­digme poli­tique conci­liaire n’a pas la nature que celui-ci lui prête dans l’abstrait, mais une autre, concrète. En effet la démo­cra­tie for­melle de notre temps répond à deux séries de règles dis­tinctes et subor­don­nées : les règles consti­tu­tion­nelles et les pro­cé­dures légis­la­tives et régle­men­taires qui en découlent, et les règles non écrites – les cou­tumes, si l’on veut – qui les sur­plombent, et consti­tuent l’ossature réelle du régime moderne. Socio­logues, jour­na­listes poli­tiques ou simples obser­va­teurs atten­tifs le savent : le jeu des assem­blées n’est qu’une pièce par­ti­cu­lière et subal­terne d’un ensemble où le pou­voir de déci­sion répond à des règles non écrites mais déter­mi­nantes. S’il en est ain­si depuis l’origine – l’aube de l’époque révo­lu­tion­naire –, la dis­tance entre paroles et réa­li­té est encore plus pal­pable dans la moder­ni­té tar­dive où pré­valent les luttes d’intérêts d’une manière tou­jours plus forte, met­tant en jeu d’énormes moyens, même si le cynisme de cette situa­tion se camoufle sous un grand man­teau d’hypocrisie. La naï­ve­té en l’espèce devient com­pli­ci­té. Com­ment, par exemple, ne pas voir dans les dif­fé­rentes ins­tances de l’Union euro­péenne une entre­prise aux objec­tifs tout autres que les quelques paroles géné­reuses cen­sées gui­der son action ? Pour­tant une ins­tance comme la COMECE (la Com­mis­sion des épis­co­pats de la Com­mu­nau­té euro­péenne) n’a pas comme fonc­tion de repré­sen­ter et défendre les inté­rêts de l’Eglise auprès de l’institution euro­péenne, mais d’être un organe de légi­ti­ma­tion à son ser­vice. Et ain­si de suite. Le cli­vage entre vision abs­traite et super­fi­cielle, d’un côté, et réa­li­té, de l’autre, s’étend, spé­cia­le­ment depuis Vati­can II, au sys­tème social de pro­duc­tion et de contrôle des « valeurs » cohé­rentes avec le sys­tème poli­tique enten­du au sens res­treint. Tel est le cas des médias de masse (presse, télé­vi­sion, nou­velles tech­no­lo­gies de l’information, publi­ci­té, classes et ins­ti­tu­tions sociales immé­dia­te­ment liées au main­tien ou à la pro­mo­tion de l’ordre moderne tar­dif, par­mi les­quelles les organes mili­tants dits « de la socié­té civile »). Le para­digme poli­tique conci­liaire a repo­sé, vis-à-vis de cet ensemble, sur une vision posi­tive à peu près uni­ver­selle, jusqu’au jour où cer­taines orga­ni­sa­tions non gou­ver­ne­men­tales (ONG) ou cryp­to-poli­tiques ont entre­pris une guerre cultu­relle de grande ampleur ouver­te­ment diri­gée contre l’Eglise et les prin­cipes catho­liques. Il est impos­sible de com­prendre les faits inter­ve­nus lors de la récente ses­sion du synode sans prê­ter atten­tion à ce chan­ge­ment d’intensité dans l’opposition du « monde » à la doc­trine chré­tienne et à l’Eglise qui en est dépo­si­taire.
Par ailleurs la vision si peu mas­quée des diverses ins­tances de pres­sion inter­ve­nant pour obte­nir l’alignement de l’Eglise, la conjonc­tion entre ces struc­tures externes et leurs relais internes (congré­ga­tions, médias, organes de la Curie, évêques et car­di­naux usant et abu­sant de leurs pou­voirs), tout cet ensemble devrait ouvrir les yeux sur le fonc­tion­ne­ment réel du sys­tème domi­nant, et faire tom­ber cer­taines visions abs­traites et édul­co­rées sans rap­port avec la réa­li­té. Désor­mais, et plus clai­re­ment que jamais, se pré­sente l’alternative sui­vante : ou bien le para­digme poli­tique conci­liaire est main­te­nu, mais alors il fau­dra bien le puri­fier de toute contra­dic­tion, et donc rendre la doc­trine catho­lique modu­lable au gré des évo­lu­tions impo­sées à la socié­té par les déten­teurs effec­tifs du pou­voir, sans pré­ten­tion d’opposer à qui­conque une rai­son supé­rieure. L’historicisme déve­lop­pé par Wal­ter Kas­per ser­vi­ra alors de réfé­rence théo­rique à cette accep­ta­tion sans condi­tions des caprices de la moder­ni­té finis­sante, au prix de l’infidélité. Ou bien, reje­tant avec hor­reur cette désho­no­rante pers­pec­tive, il fau­dra pro­cé­der à une nou­velle approche du sta­tut des chré­tiens dans la cité, en repen­ser les don­nées à par­tir des élé­ments réels de la situa­tion, au prix, cette fois, d’un très pro­bable conflit, externe et interne, seule solu­tion cohé­rente cepen­dant avec l’exigence chré­tienne de fidé­li­té. Il n’est pas impos­sible que le pas­sage en force intem­pes­ti­ve­ment entre­pris ces der­niers temps favo­rise un réveil de l’intelligence poli­tique catho­lique, après tant d’années de pas­si­vi­té.

[7 jan­vier 2015]

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