Revue de réflexion politique et religieuse.

Paru­tion : La digni­té humaine. Heurs et mal­heurs d’un concept mal­trai­té

Article publié le 9 Mai 2020 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Paru­tion de cet ouvrage col­lec­tif réa­li­sé sous la direc­tion de Ber­nard Dumont, Miguel Ayu­so, Dani­lo Cas­tel­la­no. Au registre des idées reçues, l’affirmation selon laquelle la digni­té humaine est une décou­verte des Lumières tient une place de choix. Mais on n’a pas atten­du Kant pour consi­dé­rer que l’être humain tient une place émi­nente dans la Créa­tion, et le chris­tia­nisme voit dans la per­sonne du Verbe incar­né l’Exemplaire même de toute digni­té. Par contraste, la phi­lo­so­phie moderne a vou­lu pla­cer la racine de la digni­té dans l’autonomie, c’est-à-dire dans l’affranchissement de toute loi exté­rieure à la volon­té humaine, et non plus dans l’honneur d’accomplir libre­ment ce qui est bien.
La post­mo­der­ni­té voit s’exacerber sous nos yeux les contra­dic­tions pro­vo­quées par ce « concept mal­trai­té », uti­li­sé à toutes les sauces mais inapte à poser des bornes infran­chis­sables à toute espèce de trans­gres­sion. Par des che­mins de tra­verse, ce retour­ne­ment de pers­pec­tive a pro­gres­si­ve­ment péné­tré l’Église catho­lique, en par­ti­cu­lier sous l’influence de Jacques Mari­tain, et a pesé sur le concile Vati­can II, grâce notam­ment aux efforts du jésuite amé­ri­cain John Court­ney Mur­ray, sus­ci­tant plus de dif­fi­cul­tés que d’heureux effets. Faut-il alors dire avec Ste­ven Pin­ker que « la digni­té est une stu­pi­di­té » ? Mieux vau­drait plu­tôt reprendre la ques­tion sur des bases plus assu­rées.

> Com­man­der l’ou­vrage   | > Lire la recen­sion de Cyrille Dou­not (n. 147)

-->