A deux ans du bicentenaire de la Révolution, l’idéologie officielle impose toujours sa version déformée de la réalité historique, malgré la progressive correction des plus grossières erreurs. On le comprend aisément, l’Etat républicain a besoin du mythe pour fonder sa légitimité. Chez les historiens de métier, les positions se nuancent mais demeurent largement tributaires du même mythe. Cependant, la vérité progresse, même si ce n’est que très lentement. Les partisans éperdus de la tradition républicaine ‑ il en existe toujours surtout parmi les socialistes ou les francs-maçons ‑ font plutôt figures de marginaux. Sous l’influence de François Furet ou de Jean Tulard, entre autres, une image plus réaliste de la période a commencé d’entamer les gloires de Marianne. Toutefois les tabous demeurent. II n’est toujours pas “permis” de faire la lumière sur les crimes de la Terreur sans s’attirer les censures intellectuelles et administratives de l’institution universitaire. C’est notamment la leçon à tirer de la tentative de Reynald Secher, rejeté de la corporation pour avoir tenté de percer les ténèbres entourant les massacres de Vendée.
Rubrique(s) : Numéro 1, Numéros publiés