Commentaires : Le renoncement du Louvre par Christine Sourgins
Il est temps que le devoir d’histoire vienne apaiser et corriger le devoir de mémoire car la mémoire est passionnelle, partielle et partiale.
Articles, sur un sujet particulier, éditoriaux.…
Il est temps que le devoir d’histoire vienne apaiser et corriger le devoir de mémoire car la mémoire est passionnelle, partielle et partiale.
Pour des raisons obscures, au moins à première vue, la compassion s’applique toutefois inégalement. Le cas des Frères franciscains de l’Immaculée (FFI) en donne certainement la plus choquante illustration. Malgré le silence qui leur est imposé et qu’ils acceptent de respecter, et peut-être même à cause de cela, leur situation est désormais connue de par le monde et crée une gêne.
La notion de châtiment providentiel est rejetée par un néo-christianisme qui a troqué la théologie de l’histoire pour le mythe moderne du progrès. Elle est pourtant le passage obligé du renouveau si les hommes refusent de changer leur conduite mauvaise.
Augusto Del Noce est à l’athéisme contemporain ce que Kierkegaard fut à l’hégélianisme. Son historiographie spéculative rend donc non seulement problématique l’idée de modernité, mais prouve en dernière analyse l’impossibilité théorique de la soutenir, sur la base même des réquisits de ceux qui s’étaient faits et continuent d’être les défenseurs de sa valeur.
Le plus grave dans cette affaire n’est pas l’attaque, souvent ironique et irrespectueuse, contre telle encyclique ou tel document émanant de Rome. C’est qu’après deux mille ans de christianisme les hauts lieux soient de nouveau occupés par les analphabètes religieux. Imaginons qu’au lieu de le mener à l’exécution, les geôliers de saint Paul l’aient conduit chez Néron lui-même, entouré d’Agrippine, de Poppée, mais en l’absence de Sénèque, tombé en disgrâce. L’Apôtre aurait eu à peu près la même chance d’être compris dans la Domus Aurea que son lointain successeur dans les tables rondes télévisées en 1991.
Histoire d’une publication chrétienne de grande valeur, étonnamment perdue de vue.
Il n’est pas hasardeux de voir dans le modernisme, la théologie de la mort de Dieu et la théologie de la sécularisation comme les diverses facettes de la crise du marxisme, et plus précisément du marxisme en tant qu’idéologie vidée de l’idée de révolution totale. Mais il s’agit aussi d’y voir un christianisme qui veut la suppression complète du sacré et donc qui ne reconnaît plus la divinité du Christ. En somme, on y note la rencontre entre l’idéologie marxiste et une sorte de nouvel arianisme, d’affirmation de la seule humanité du Christ. Tout cela, selon Del Noce, a fini par produire un humanitarisme, une pure philanthropie qui ne sont que le visage caché de l’égoïsme.
« Mais si Molière revendiquait pour la comédie le droit de châtier les vices des humains, privés ou publics, il ne paraît pas inutile de se servir de son oeuvre et de son génie pour démasquer les idoles, les personnages et les situations typiques qui se renouvellent constamment dans des lieux et des époques divers et parfois éloignés dans le temps et l’espace. Et l’hypocrite, aussi ancien que le pouvoir, la loi, la religion qu’il exploite et corrompt, est une des figures qui persistera en même temps que ces réalités. »
« Si certains clercs ont été tentés de naturaliser la fonction sacerdotale en la réduisant à un rôle d’accompagnement psychologique, on peut s’interroger sur l’influence qu’ont pu avoir dans ce processus les sciences sociales et notamment la psychologie. Il est étonnant de constater que ceux qui prétendent détenir la clé du fonctionnement de l’âme en se réclamant de la psychanalyse et des méthodes de dynamique de groupe ne sont pas dans la plupart des cas de véritables experts. Maîtrisant la rhétorique et les techniques de discussion, ils affirment disposer de la compétence psychologique mais n’ont bien souvent ni formation médicale ni compétence psychiatrique ».
L’examen de la gnose évoque à chaque étape les similitudes avec les doctrines modernes, plus précisément avec les idéologies dominant notre époque. A tel point que la majeure partie de ces idéologies, entre autres celle de tonalité moderniste, peuvent être déchiffrées dans les documents gnostiques — et vice-versa, on peut comprendre l’impact de l’enseignement gnostique à partir des observations menées aujourd’hui dans le domaine de la politique, de la culture, de la pédagogie et même dans les voies empruntées par les Eglises chrétiennes.
Le catholicisme du Pays basque, tant espagnol que français, est tombé en décadence à cause de l’engagement du clergé dans le nationalisme révolutionnaire, avant de basculer dans une fonction culturelle de gardien du folklore.
A propos de la controverse entre Jacques Ier d’Angleterre et saint Robert Bellarmin. “La lecture des arguments des deux camps fait clairement apparaître que la controverse touche aux définitions mêmes de religion et d’Etat. La modernité politique prend bien naissance au tournant du XVIe et du XVIIe siècle. Et c’est pourquoi la notion, elle-même controversée, de théologie politique prend tout son sens. En effet, la doctrine de Jacques Ier s’enracine dans l’Ecriture sainte et la vie de l’Eglise primitive, y compris sous le règne de Constantin, pour tirer des conséquences politiques au profit de la puissance étatique.”
Il est donc maintenant établi que les sciences humaines ont collaboré à la mise en place de ce statut typiquement moderne de la religion, statut que l’on ne trouve que là où ces sciences se sont développées. Si l’on veut bien réfléchir à cette situation, on s’aperçoit alors que le fondement des sciences sociales reste problématique. C’est en effet en tant qu’observateur neutre — en principe au moins — qu’elles ont développé les concepts et théories qui devaient leur permettre de comprendre et d’expliquer les religions réelles.
Ce texte rassemble les principaux extraits d’une communication présentée dans le cadre de l’Université pontificale de Lima (Pérou) en août 1999, par Alberto Wagner de Reyna, philosophe et ancien ambassadeur du Pérou auprès de l’UNESCO. En divers passages et notamment dans sa conclusion, l’auteur fait allusion à la puissance de contestation que représente, face aux prétentions mondialistes, la pauvreté.
On disait naguère : l’Eglise est indifférente aux régimes politiques, pourvu qu’ils procurent le bien commun ; désormais l’exigence se restreint au dernier carré des valeurs humaines fondamentales.
Blondel visait divers aspects de l’attitude antimoderne, ou contre-révolutionnaire. Le principal défaut de celle-ci était de ne se définir que par réaction aux attaques de ses ennemis, avec toutes sortes de conséquences néfastes : perte de l’initiative, obligation de se situer sur le propre terrain de l’adversaire (sans toutefois en posséder les armes), priorité donnée à la protection des situations acquises sur la conquête de nouveaux territoires culturels, humains, institutionnels, protection aboutissant à certains échecs retentissants comme la perte de la classe ouvrière. La responsabilité du clergé est grande en tout cela, hiérarchie incluse.
Les remparts de Chersonèse se présentent sous la forme d’une conversation entre quatre personnages qui sont les champions des deux camps du dialogue russe séculaire, ceux qu’on appelait au XIXe siècle les occidentalistes et les slavophiles. Les premiers parlent par la bouche d’un Réfugié et d’un Prêtre de paroisse, les seconds par celle d’un Théologien laïc et d’un Moine.